EDITORIAL. Alors que tous les recours n’ont pas été purgés, le préfet a quand même donné son feu vert à la construction de l’autoroute qui doit relier Castres à Toulouse. Avec aujourd’hui le risque que le chantier, largement entamé, n’aboutisse pas.
La justice pourrait-elle, d’ici jeudi prochain 27 février, mettre un stop aux travaux titanesques de l’autoroute A69 qui doit relier Castres à Toulouse à la fin de cette année ? Cela paraît dingue, alors que les ouvrages d’art sont presque terminés, et que les travaux de terrassement sont très avancés et dessinent désormais assez nettement la future carte routière des départements du Tarn et de la Haute-Garonne. La future autoroute A69 est maintenant une réalité. D’après l’opérateur Atosca, 65 % du budget total est consommé et la livraison de ces nouveaux 53 kilomètres est bien confirmée pour décembre prochain.
Pourtant, malgré ce niveau d’avancement des travaux, le chantier pourrait être stoppé du jour au lendemain. L’opérateur pourrait même se voir obliger de déconstruire cette voie rapide et de renaturaliser. Le tribunal administratif de Toulouse a en effet décidé de rouvrir l’instruction sur le recours au fond introduit par les opposants contre l’autorisation environnementale, délivrée par le préfet François-Xavier Lauch en mars 2023.
Cette décision survient après que la rapporteure publique a recommandé l’annulation des autorisations du chantier, en se fondant sur l’absence de « raison impérative d’intérêt public majeur ». Dans la grande majorité des cas, en justice administrative, le tribunal suit les avis du rapporteur public et pourrait donc aboutir à une décision historique : l’arrêt d’un chantier de grande ampleur à quelques mois de son aboutissement.
Des recours non purgés
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