Beaucoup d’habitants, témoins des incendies, ont raconté ce qu’ils avaient vécu. Maria Ludivina Castanheira, 63 ans, a aidé ses voisins, à Arrancada, un village situé dans le nord du Portugal. « C’est horrible ! Personne ne dort ici. On est debout depuis deux heures du matin. », a-t-elle déclaré. « On a ouvert les cages pour que les pigeons puissent s’enfuir. On a déplacé les poules qui se trouvaient dans le poulailler chez une voisine », confiait Antonia Estima, une ouvrière de 39 ans.
Selon les autorités, les incendies avaient ravagé près de 10 000 hectares de forêts et broussailles dans la seule région d’Aveiro. Il ne s’agit que de données provisoires et la situation d’alerte a été prolongée jusqu’à jeudi soir. Grâce au mécanisme européen de protection civile, Lisbonne a pu demander de l’aide aux autres pays européens. Ainsi, la France, l’Espagne, l’Italie et la Grèce, particulièrement touchés par des incendies, n’ont pas hésité à envoyer des avions bombardiers. Luis Montenegro, le Premier ministre portugais, a annoncé qu’une enquête aurait lieu pour trouver l’origine des incendies de forêts. Une piste criminelle est envisagée et une équipe spécialisée supervisera cette enquête.
Des incendies qui rappellent ceux de 2017
Le lundi 16 septembre 2024 est devenu tristement historique. D’après de nombreux experts, aucune journée n’avait été aussi dévastatrice en matière d’incendie pour le Portugal depuis 2001. On compte 160 départs d’incendies et parmi eux, près d’une dizaine ont été très difficiles à contenir par les pompiers.
La raison de ces incendies, si elle n’est pas criminelle, peut s’expliquer par le réchauffement climatique. Les conséquences de ce réchauffement, ainsi que les sécheresses et les périodes de canicule des dernières années, accélèrent la formation des incendies. Cela faisait des années que le Portugal n’avait pas connu un été aussi clément. Il aura fallu attendre la mi-septembre pour que la catastrophe arrive. Ces derniers jours, les Portugais étaient nombreux à se rappeler 2017. Les mois de juin et d’octobre avaient vu des incendies ravageurs causer des centaines de morts. Ces évènements avaient incité les autorités à multiplier par dix l’investissement dans la prévention. Le budget de lutte contre les feux de forêt a, quant à lui, doublé.