INTERVIEW – Sylvie Vartan : 40 ans d’amour avec Tony Scotti.

GALA : Tony a-t-il tout de suite été d’accord avec votre décision ?
S. V. : Non. Chaque fois que j’en ai parlé, il m’a toujours fait savoir qu’il était contre ! [Elle rit.] Mais il se rend compte aussi que c’est nécessaire si on veut vivre un peu plus calmement. Aujourd’hui, la vie est davantage derrière que devant, on le sait…

GALA : Le temps qui passe, ce sont aussi les amis qui disparaissent, comme dernièrement Françoise Hardy…
S. V. : Ça, c’est terrible. J’étais déjà ici quand je l’ai appris. Je n’ai pas souhaité m’exprimer. Ce qu’a dit Thomas, son fils, suffisait. On n’a pas besoin de grandes phrases pour dire son chagrin, en tout cas moi, je ne sais pas faire ça, j’ai toujours des réticences à m’épancher émotionnellement. Je garde pour moi ma tristesse. Françoise, c’était ma jeunesse. Ensemble, on a tellement voyagé, tellement rigolé ! C’est Jean- Marie Perrier qui nous avait présentées et je l’aimais beaucoup. C’était quelqu’un de digne. A la fois réservée et joyeuse, avec ce côté profond qui me plaisait. Et je la trouvais si belle.

GALA : Dans le film d’Emmanuelle Bercot, De son vivant, avec Catherine Deneuve et Benoît Magimel, il est dit que pour partir sereinement, « il faut ranger le bureau de sa vie »…
S. V. : Moi, j’ai encore beaucoup de choses à mettre en ordre. Je ne suis pas prête… [Elle sourit.]

GALA : Plus légèrement, êtes-vous plutôt une femme d’ordre ou de désordre ?
S. V. : Je suis quelqu’un de très ordonné, de méticuleux, et pourtant, partout où je vis, c’est le désordre, et cela me fait souffrir. C’est pourquoi deux jours avant de chanter, je vais dormir à l’hôtel. Je n’arrive pas à trouver le temps de ranger. Le temps me possède.

GALA : En arrêtant la scène, vous allez donc gagner du temps ?
S. V. : Exactement. Je vais mettre de l’ordre dans ma vie.

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