Mort de Jean-Marie Le Pen : le plus sulfureux des hommes politiques disparaît à 96 ans

Longtemps, Jean-Marie Le Pen a été l’infréquentable de la classe politique. Un statut bâti à coups de dérapages et de provocations : après la percée électorale du FN aux municipales 1983, et un premier passage remarqué dans  L’Heure de vérité  sur Antenne 2, le natif de La Trinité (Morbihan) se fait notamment connaître trois ans plus tard pour des propositions antisémites visant plusieurs journalistes. Puis il enchaîne sur les chambres à gaz, un « point de détail de l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale ». La France est choquée, la justice le condamne, mais la stratégie de l’outrance s’avère payante : personne n’ignore qui préside le FN, ce groupuscule qu’il co-fonde dix ans plus tôt.

D’autant qu’il récidive en 1988 avec un jeu de mots nauséabond sur Michel ” Durafour crématoire “, etque son divorce mouvementé avec la mère de Marine, Marie-Caroline et Yann, fait les choux gras de la presse. La raison ? Invitée à “faire des ménages” par le Breton, pour gagner sa vie, Pierrette Lalanne pose en soubrette dans Playboy. Un traumatisme de plus pour les filles Le Pen, déjà marqué par l’attentat qui touche l’appartement familial en 1976.

Avec ses filles Marine et Marie-Caroline, une relation orageuse

Une fois son personnage sulfureux intégré au panorama médiatique – avec un cache-oeil immanquable puis un œil de verre – il siège à nouveau à l’Assemblée nationale (1986-1988) puis au Parlement européen pour de nombreuses années. Mais c’est surtout aux présidentielles qu’il multiplie les faits d’armes. De 0,7% en 1974, il passe à 14,4 en 1988, puis à 15% en 1995 et 16,9% lors du séisme provoqué par sa qualification au second tour en 2002. 2007 sera le début de la chute avec seulement 10,4% des voix. Le nom Le Pen ne disparaît toutefois pas des urnes, puisque Marine reprend le flambeau en 2011.

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