Le 17 juin 2017, à Aire-sur-l’Adour, ce qui devait être une énième célébration de la tauromachie a tourné au drame. Iván Fandiño, matador reconnu, affrontait un taureau sous les regards d’un public en quête de sensations fortes. Comme souvent, la bravoure côtoyait l’inconscience. Mais cette fois, le prix à payer a été immédiat et définitif.
Alors qu’il exécutait une passe, Fandiño trébuche, piégé par sa propre cape. Sans échappatoire, il est violemment encorné par le taureau Provechito. La corne transperce son dos, déchirant ses poumons et son estomac. L’homme s’effondre, traîné au sol, tandis que l’arène, d’ordinaire avide d’exploits, plonge dans la stupeur. Ce drame souligne l’extrême brutalité d’une pratique où la mort, loin d’être accidentelle, fait partie intégrante du spectacle.
Les derniers mots d’un homme lucide face à l’absurdité
Alors qu’il est transporté d’urgence hors de l’arène, Iván Fandiño murmure ses derniers mots : « Dépêchez-vous, je suis en train de mourir », puis « Je sens que mon corps s’en va ».
Des phrases déchirantes, empreintes de lucidité, qui exposent toute l’absurdité de ce rituel archaïque.
Loin de la poésie qu’on tente parfois d’associer à la corrida, la scène est celle d’un homme agonisant, broyé par un jeu où ni l’homme ni l’animal ne sortent véritablement vainqueurs. Malgré une tentative désespérée de le sauver, deux arrêts cardiaques ont eu raison de lui avant même son arrivée à l’hôpital. Il avait 36 ans.
Une pratique barbare encore défendue au XXIᵉ siècle
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